Population
La population de la France métropolitaine s’élève
à peu près de 60 561 000 habitants. En ajoutant les effectifs des DROM-TOM, qui
dépassent 2,5 millions d’habitants, la population française approche 63
millions de personnes. Avec 110 habitants au km2, la France apparaît comme l’un
des territoires bien peuplé de la planète (45 h/km2 pour le monde), mais
moyennement peuplé en Europe (les Pays-Bas 460 h/km2, le Royaume-Uni 240 h/km2,
l’Allemagne 235 h/km2, l’Italie 195 h/km2). Cependant la densité moyenne a peu
de sens car la répartition de la population présente de forts contrastes.
Le territoire de la France est constitué de “déserts humains” et de zones de forte concentration de la population. Les “déserts” couvrent 20% du pays et comprennent des terres aux conditions de vie difficiles: montagnes, plaines sablonneuses, etc. (Lozères, Landes, Massif Central). Les zones de forte concentration correspondent aux régions dont l’économie est très dynamique. Les zones hautement industrialisées (Région parisienne, Rhône-Alpes, région marseillaise), les zones d’intense activité agricole (Bourgogne, Languedoc, Vaucluse) et celles où s’exercent d’importantes activités touristiques (Côte-d’Azur, Alpes du Nord, etc.) sont très peuplées. Les contrastes de ces régions avec des zones dépeuplées sont grands: c’est ainsi que le département de la Lozère (sud-est du Massif Central) a 14 habitants au km2 et Paris en a 20 000.
Paris est jusqu’à présent un véritable problème, à cause de sa forte concentration humaine. Il s’agit d’une agglomération hypertrophique, avec 10,3 millions d’habitants, soit plus de 20 % des citadins du pays. Les aires urbaines du Nord (3,7 millions), de Marseille et du Bas-Rhône (2,8 millions) et de la région lyonnaise (2,8 millions) arrivent assez loin derrière la capitale qui est le seul pôle urbain capable de rivaliser avec les grandes métropoles comme New York, Tokyo ou Londres.
Au XVIIIe siècle la France était l’un des premiers
pays du monde à connaître une baisse significative de la mortalité, et à entrer
dans une phase de croissance forte de sa population. Mais du début du XIXe
siècle à la seconde guerre mondiale, l’accroissement fut modeste en raison
d’une baisse précoce de la fécondité. Après 1945, les lois sur la protection de
la famille (destinées à endiguer le déclin démographique de l’entre-deux
guerres), dont les allocations familiales, associées au phénomène du baby boom,
ont entraîné une forte reprise de la natalité jusqu’en 1964. Le taux de
fécondité recommence à baisser ensuite. Dès 1982, il se stabilise et se maintient
à un niveau élevé depuis fin 2000. Grâce à la qualité de l’encadrement médical,
le taux de mortalité infantile (3,9 % en 2004)est un des plus faibles du monde.
L’espérance de vie ne cesse de croître pour atteindre 83,8 ans pour les femmes
et 76,7 ans pour les hommes. Mais dans le même temps avec une telle espérance
de vie, la longévité s’accroît, ce qui entraîne un vieillissement inéluctable de
la population.
Depuis la fin du XIXe siècle, la France est
devenue un pays d’immigration, c’est à dire une terre d’accueil promettant
droits et devoirs égaux pour tous. Les immigrés étaient plus d’un million
au moment du centenaire de la Révolution, en 1889, et beaucoup ont
été naturalisés à cette occasion. Jusqu’à l’entre-deux-guerres, le pays manque
d’hommes et de bras, compte tenu de sa faible croissance démographique d’alors,
et à l’immigration de travail (Italiens et Polonais surtout) s’ajoute l’accueil
de réfugiés: Grecs, Arméniens, Russes, Espagnols… Dès les années 50, avec la
décolonisation qui s’amorce, la France accueille des populations de plus en
plus différentes, venues d’Afrique et du Maghreb. Ces populations ont fourni
avant tout une main d’oeuvre précieuse pour la France en pleine expansion
économique dans les années 50 et 60. A partir du milieu des années
soixante-dix, la crise économique et l’arrivée de générations nombreuses sur le
marché du travail s’accompagnent d’une montée rapide du chômage. L’immigration
est arrêtée 1974. Depuis le gouvernement interdit l’entrée en France de
nouveaux travailleurs étrangers permanents. Mais l’immigration clandestine
touche encore la France comme de nombreux pays de l’Union européenne. Les
évolutions récentes montrent d’ailleurs que les immigrés de la deuxième ou de
la troisième génération alignent leur comportement et leurs habitudes de vie
sur ceux des Français. Si l’on ajoute d’origine étrangère les étrangers
actuellement présents sur le territoire (environ 4 millions), on aboutit à un
total de plus de 12millions de personnes issues d’une immigration récente. En
tenant compte des apports de l’immigration depuis le XIXe siècle, on peut
raisonnablement estimer qu’un français sur quatre a des racines étrangères. Par
ailleurs, l’accroissement naturel se tarissant progressivement, seul l’apport
migratoire pourrait, à terme, permettre à la population de se maintenir, voire
d’augmenter.
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