Climat
Le climat de la France est un climat varié du fait
de sa position à l’extrême ouest du continent où se mêlent les influences
climatiques de l’Atlantique, de la Méditerranée et du contient eurasiatique
d’une part, mais aussi du fait de la France d'outre-mer qui s’étend des zones
équatoriales au continent antarctique d’autre part.
La France métropolitaine
La France métropolitaine, par sa latitude, est
située dans la zone tempérée. Comme la majeure partie de l’Europe mais aux
«premières loges», la France est ouverte sur l’Océan Atlantique à l’ouest et
bénéficie de vents dominants maritimes, garants d’hivers modérés par rapport à
la latitude, assez froids dans certains endroits mais plutôt doux dans
d’autres, d’étés tempérés et de précipitations régulières. Certes, de temps à
autre, un anticyclone, dit "de blocage", centré sur le nord de
l'Europe, peut induire un flux continental plus durable, glacial en hiver et
très chaud en été mais cela reste assez rare. La prédominance des flux
océaniques, plus que le Gulf Stream, explique la douceur et la modération du
climat français. De plus, la faible altitude de l’ouest du pays empêche le
blocage des perturbations atlantiques pourvoyeuses de précipitations
généralement modérées, assez fréquentes et assez bien réparties en toutes
saisons. Seules les régions bordant la Méditerranée, plus «abritées» du flux
océanique par les massifs montagneux, ont des précipitations plus irrégulières
avec un minimum d’été plus net, cependant leurs températures restent
modérées.La position en latitude «tempérée» (entre environ 42°N et 51°N)
provoque classiquement la dominance du flux d’ouest avec l'alternance entre les
masses d’air provenant de tous horizons : le chaud et le frais ou le doux et le
froid suivant la saison, plus ou moins humide selon que le flux est issu d'un
espace maritime ou du continent. Cette alternance de masses d'air combinée aux
périodes anticycloniques ou dépressionnaires apporte toute la variété des types
de temps caractéristique de la zone tempérée. Dans le cas particulier de la
France, cette position en latitude, la disposition des principaux reliefs au
sud et à l’est du pays ainsi que la situation en façade occidentale du
continent eurasiatique favorise la prédominance des remontées d’air atlantique
doux et humide. De ce fait, en plaine, la France bénéficie d’une température
moyenne annuelle élevée pour la latitude, comprise entre 9,5°C dans le nord-est
et 15,5°C sur la côte méditerranéenne. Peu d’autres endroits au monde, par une
latitude de 48°N, offrent une température moyenne annuelle comprise entre 11°C
et 10°C depuis la Bretagne jusqu'à la plaine d’Alsace. Cette influence
atlantique prédominante explique aussi l’amplitude thermique relativement
réduite entre l’hiver et l’été, celle-ci va de 9°C sur la côte ouest et nord du
Finistère à 19°C en Alsace ou dans les vallées alpines les plus «abritées» du
flux océanique.Le relief est déterminant dans la répartition des zones
climatiques : les montagnes constituent souvent une séparation nette tandis que
le climat varie peu sur plusieurs centaines de kilomètres dans les régions
faiblement accidentées. La majeure partie des plaines françaises sont situées
dans le domaine océanique (Cfb dans la classification de Köppen, Do dans la
classification de Trewartha), une part plus petite du territoire constitué par
les plaines ou collines bordant le bassin méditerranéen a un climat désigné par
Csa dans la classification de Köppen. Cependant, le territoire de la France est
relativement étendu, le climat n’y est pas tout à fait uniforme, il est
possible de détailler à un niveau plus fin et de distinguer les nuances
climatiques suivantes :Le climat océanique au sens strict qui est très marqué à
l’ouest, il s’étend de la Flandre au Pays Basque, sur une bande côtière de
quelques dizaines de kilomètres (la limite est difficile à définir), plus
étroite au nord et au sud, plus large en Bretagne qui est concernée en quasi
totalité par ce climat.Lorsqu’on s’éloigne du littoral, le climat est toujours
à dominante océanique mais il voit ses caractéristiques se modifier quelque
peu; dans les grands bassins sédimentaires parisien et aquitain et plus encore
dans les bassins intra montagnards, l’amplitude saisonnière devient un peu plus
forte, les pluies d’automne et surtout d’hiver sont moins marquées; de ce fait,
la majeure partie du territoire connaît un climat semi-océanique. Nous pouvons
distinguer un climat semi-océanique de plaine parfois appelé «parisien» au nord
(le Maine, le bassin parisien, le Nord-pas de Calais, la Lorraine), un climat
«aquitain» (le bassin éponyme) au sud plus doux et un climat «mi-océanique
mi-continental d’abri» (Alsace, plaines de Saône ou du moyen-Rhône, plaines
dauphinoises, auvergnates ou savoyardes…) aux caractéristiques encore plus
modifiées par le voisinage des massifs montagneux. Bien que le climat
continental soit souvent mentionné pour le climat français, avec une
température moyenne de janvier en plaine partout supérieure à 0°C, aucun point
du territoire ne connaît ce type de climat tel que le définissent les
climatologues : Trewartha et les climatologues américains considèrent le climat
comme continental si la température moyenne du mois le plus froid (janvier) est
inférieure à 0°C et Köppen retient une température moyenne inférieure ou égale
à -3°C pour le mois le plus froid.Du fait de la disposition des masses d’air,
particulièrement en été, et des bordures montagneuses qui l’isolent quelque peu
du reste du territoire, le sud-est connaît un climat méditerranéen.On peut
ajouter à ces trois tendances le climat montagnard, présent principalement en
altitude dans les Alpes, les Pyrénées, mais aussi dans le Massif central, les
Vosges, le Jura et la montagne corse.
La façade ouest
Depuis la Flandre maritime jusqu’au Pays Basque, la
façade ouest est soumise au climat océanique. Le trait le plus marquant de
cette zone est la faiblesse de l’écart de température moyenne entre l’hiver et
l’été, cet écart est compris entre 9°C (Îles du Finistère) et 14°C (La
Rochelle), ce sont des valeurs remarquables pour la latitude qu’on ne retrouve
nulle part ailleurs dans l’hémisphère nord, sauf dans les Îles Britanniques
mais à une latitude supérieure. Les hivers sont modérés et le gel y est de
faible intensité, la température moyenne du mois le plus froid varie entre
4,5°C (côtes de la Manche Est et de la Mer du Nord) à près de 8°C (Ouessant et
le Pays Basque) en passant par 7°C sur les côtes du Finistère ou 6°C à Saint
Nazaire. Les étés sont tempérés, la température moyenne est comprise entre
16,8°C (Cherbourg, Rostrenen) et 20°C (Biarritz), du nord-ouest vers le sud.
Les températures diurnes dépassent rarement les 32°C en plein été, sauf dans
l’intérieur du Sud-Ouest.Toute la façade nord-ouest est régulièrement ventée.
Le vent diminue à partir du sud de la Bretagne jusqu’au Pays Basque qui est
beaucoup plus calme.Les perturbations, en provenance essentiellement de l'Océan
Atlantique, apportent des pluies toute l’année, ceci le plus souvent de façon
régulière, les excès sont rares. Les précipitations atteignent leur maximum en
automne ou en hiver, avec un rapport souvent du simple au double entre le mois
le moins arrosé et le mois le plus humide. Si les quantités de pluie qui
tombent sur la Bretagne et sur l’Aquitaine sont équivalentes sur l’année, leur
répartition n’est pas la même. En effet, plus on se dirige vers le sud, et plus
le nombre de jours de pluie diminue. Les pluies sont généralement plus
violentes et intenses dans le sud, principalement en été, sous forme d’orages.
Les côtes (ou plutôt les arrière-pays car le maximum de pluie se situe souvent
à 15 ou 20 km de la mer plutôt que sur le littoral même) les plus arrosés (Biarritz
1510 mm/an, Quimper 1251 mm/an, Cherbourg 1097 mm/an) sont situés au pied de
collines ou de montagnes (Pyrénées atlantiques, Massif Armoricain), tandis que
les côtes plates (Abbeville 771 mm/an, La Rochelle 763 mm/an) ainsi que les
régions sous abri du relief (Saint-Brieuc 737 mm/an) sont plus sèches.
L’ensoleillement annuel moyen varie de 1400 heures (Bretagne intérieure et du
nord) à 2100 heures (Cap Ferret) en passant par 1588 heures à Dinard, 1592
heures au Touquet et 2055 heures à La Rochelle; il se réduit un peu aux abords
des Pyrénées avec 1877 heures à Biarritz.
Les grands bassins du nord et du centre
Depuis les Flandres jusqu’au Berry et depuis le
Maine jusqu’à la Lorraine, loin de la mer et des montagnes, cette vaste région
possède une unité climatique et météorologique remarquable car le climat change
très peu sur des centaines de kilomètres, encore adouci par l’air océanique, ce
climat est appelé parfois « parisien » du bassin éponyme. Plus on s’avance dans
l’intérieur du pays et moins l’influence de l’océan se fait sentir : la rigueur
des hivers s’accentue vers l’est, la moyenne de janvier va de 1,8°C à Nancy à
5,3°C à Laval en passant par 3,4°C à Lille et 3,9°C à Châteauroux; les étés
deviennent un peu plus chauds que dans le domaine précédent, se réchauffant du
nord au sud, en juillet de 17,5°C (Nord-Pas-de-Calais) à 20°C (Châteauroux).
L’amplitude annuelle s’accroît tout en restant modérée, de 13,6°C à Nantes ou
13,9°C à Rouen elle passe à 17°C à Nancy.Les précipitations, majoritairement apportées
par les perturbations atlantiques, sont fréquentes (au moins 120 jours par an)
et plus uniformément réparties sur toute l’année que dans le type précédent, le
maximum d’automne-hiver s'estompe et se décale vers l’été qui tend à devenir la
saison la plus arrosée quand on va vers l’est surtout dans les parties les plus
basses et plates, les collines exacerbant plutôt les pluies hivernales. Les
plaines les plus basses (vallée de la Loire, centre du bassin parisien) sont
peu arrosées (Chartres 598 mm/an, Reims 618 mm/an) tandis que les collines
peuvent être nettement plus humides (Bar-Le-Duc 1038 mm/an).Le vent est
nettement plus faible en moyenne que sur la façade nord-ouest ce qui n’exclut
pas les coups de vent ponctuels.L’ensoleillement annuel augmente du nord au sud
et est compris entre 1440 heures dans les Ardennes (Charleville Mézières) et
1835 heures dans le Berry (Châteauroux), en passant par 1605 h à Metz, 1617 h à
Lille, 1628 h à Laval et 1763 h à Nevers. En hiver, cet ensoleillement est bien
souvent réduit lors de conditions anticycloniques par des nuages bas ou des
brouillards.
La plaine du Sud-Ouest
Le climat du Sud-Ouest est, comme celui du Nord et
du Centre, semi-océanique, mais plus chaud car plus au sud. On parle de climat
océanique aquitain. Les hivers restent plutôt doux (en janvier 5°C à Gourdon,
5,2 à Auch, 5,7°C à Bergerac, 5,8°C à Cognac, 6,4°C à Pau) avec des gelées qui
peuvent toutefois être sévères. Sur la période 1971-2000, les minima absolus
sont de -20°C à Montauban, -20,4°C à Albi. Les étés sont plus chauds que dans
le type précédent (en juillet 20,3°C à Gourdon, 20,6°C à Cognac, 20,7°C à Auch,
21,3°C à Dax et Bergerac, 21,6°C à Albi) et orageux. Comme pour le domaine
parisien, l’amplitude s’accroît quand on s’éloigne du littoral mais reste dans
des limites raisonnables, de 14,5°C à Bordeaux à 16,4°C à Albi.En automne et en
hiver, le vent de sud à sud-ouest peut amener un temps sec et
exceptionnellement chaud pour la saison, à cause de l’effet de foehn dû au
franchissement des Pyrénées par une masse d’air doux en provenance
d’Espagne.Les précipitations sont régulières toute l’année, mais contrairement
au domaine «parisien», le minimum estival persiste le plus souvent y compris
quand on va vers l’est. On note aussi un maximum de printemps qui n’existe pas
au nord, en particulier au pied des Pyrénées et du côté de la façade
atlantique. Ces pluies sont modérées au centre du bassin (Montauban 747 mm/an)
et s’accroissent à l’approche des massifs (Pau 1132 mm/an, Brive 918
mm/an).L’ensoleillement moyen annuel est d’environ 1950 heures par an. Il
diminue quand on s’approche des Pyrénées-Atlantiques : Pau 1852 heures, Auch
1866 heures et augmente dans les Charentes : Cognac 1942 heures, et vers le
sud-est et la Méditerranée : Gourdon 2054 heures et Albi 2077 heures. Bien que
ce climat soit un peu plus méridional que le type précédent, les brouillards ou
nuages bas hivernaux par temps anticyclonique sont encore fréquents.Les vents
sont plus modérés que dans les deux domaines précédents mais de fortes tempêtes
restent possibles.
Les plaines abritées
Les vents d’ouest océaniques doivent franchir un
relief (Vosges, Morvan, Massif central) pour parvenir aux régions qui
s’étendent de l’Alsace aux plaines de la Saône et à la moyenne vallée du Rhône,
au Dauphiné et aux Limagnes auvergnates, ce qui a pour effet d’accroître la
continentalité non seulement par l’éloignement de la mer mais surtout par la
situation d’abri. De ce fait, c’est le domaine où l’on note les plus fortes
amplitudes annuelles en France, de 16,5°C à Clermont-Ferrand jusqu’à 19°C
environ en région grenobloise. Toutefois, en comparant avec des pays de même
latitude, on note que c’est encore loin des valeurs d’Europe centrale (25°C en
Roumanie), d’Amérique du Nord (32°C au Québec) ou d’Asie (43°C en Chine du
nord). On peut nommer ce climat «mi-océanique mi-continental d’abri». A
latitude égale, les hivers sont plus froids que dans les domaines climatiques
précédents, la moyenne de janvier va de 1,6°C en Alsace (Strasbourg) à 3,5°C
dans les Limagnes (Clermont-Ferrand) en passant par 2°C à Dijon, 2,2°C à
Chambéry, 2,6°C à Macon et 3,2°C à Lyon. La température des étés est un peu
plus élevée que celle des climats parisien et aquitain à la même latitude, la
moyenne de juillet va de 19,3°C à Strasbourg jusqu’à 21,3°C à Lyon ou
Grenoble.Toujours majoritairement apportées par les dépressions atlantiques,
les précipitations tendent à se renforcer à la fin du printemps et au début de
l’été sous forme d’orages et à diminuer en hiver (l’hiver devient notamment
plus sec que l’été dans le cas du Lyonnais, de l’Alsace et des Limagnes), avec
une part neigeuse plus importante. Cette tendance est nette immédiatement à
l'est des massifs abritants d'altitude moyenne (Vosges, Massif Central), le
cumul annuel moyen de précipitations y est souvent faible (parfois moins de 600
mm en Alsace ou dans les Limagnes, 744 mm à Dijon, plus élevé dans le Mâconnais
et le Lyonnais avec 840 mm environ). Un peu plus vers l'est, dans le cas des
piémonts Dauphinois, Savoyards ou du Jura, en raison de la proximité des
massifs encore plus élevés faisant barrage aux perturbations, les
précipitations redeviennent plus intenses, avec un total annuel partout
supérieures à 950 mm et une répartition plus uniforme, plus
"océanique", avec parfois même un minimum d’été et un maximum d'automne-hiver
qui réapparaissent.Du fait de la disposition des massifs, les vents ont
généralement une direction méridienne (nord ou sud) et du fait de l’abri des
massifs avoisinants ils sont, en général, plus modérés que pour les autres
types de climats français. Cette affirmation est à nuancer pour la moyenne
vallée du Rhône, largement ouverte à chaque extrémité et qui connaît le mistral
dès Valence. L’effet de föehn, caractéristique de ces régions, se produit
lorsqu’un vent pluvieux franchit une crête ou un massif, après avoir libéré son
humidité sur le côté «au vent», l’air se réchauffe et s’assèche rapidement en
redescendant le versant sous le vent si bien qu’il est beaucoup plus chaud et
sec qu’auparavant en retrouvant son altitude d’origine. Ce vent amène des élévations
de température spectaculaires.L’ensoleillement d’hiver est parfois assez faible
dans ces régions en raison des ciels bas persistants et des brouillards tenaces
favorisés par les inversions thermiques et par l’humidité apportée par la
proximité des grands cours d’eau (Rhin, Rhône ou Saône): en décembre on relève
environ 30 heures de soleil à Strasbourg et 50 heures à Dijon ou dans le
Lyonnais. A Clermont-Ferrand, Grenoble Saint-Geoirs et Saint-Étienne, plus loin
des grandes étendues d’eau, c’est notablement moins gris avec 69 heures
relevées en décembre. L’ensoleillement annuel est plus élevé au sud qu’au nord,
souvent en raison d’un ensoleillement estival plus important (l’Alsace restant
plus souvent soumise aux flux d’ouest nuageux en été alors que dans le sud du
domaine ce flux est moins constant). En juillet on passe de 224 heures à
Strasbourg à 246 heures à Clermont-Ferrand et à 275 heures à Lyon.
Annuellement, on relève 1632 heures annuelles à Strasbourg, 1889 heures à Lons
Le Saunier, 1898 heures à Clermont-Ferrand, 2010 heures à Lyon-Bron, 2006
heures à Saint-Etienne Bouthéon et 2080 heures à Grenoble Saint-Geoirs.
Le bassin méditerranéen
La transition entre les climats semi-océaniques et
les régions méditerranéennes se fait progressivement dans la moyenne vallée du
Rhône entre Tain-l’Hermitage et Pierrelatte. On considère généralement que
l’influence méditerranéenne commence à être réellement significative à la
latitude de Montélimar. Cette partie de la vallée du Rhône est un espace
d’affrontement entre les masses d’air chaudes du sud et les vagues de froids
qui peuvent atteindre sans peine la Provence en hiver. Avec le bassin aquitain,
la limite est beaucoup plus brutale et se situe vers Carcassonne. Ailleurs, le
domaine méditerranéen est plutôt nettement délimité par le versant sud ou est
des massifs montagneux, Pyrénées, Massif Central et Alpes.Le bassin
méditerranéen proprement dit est soumis à un climat qui peut être qualifié de
méditerranéen « vrai », type Cs de Trewartha ou Csa de Köppen sur le littoral.
Bien que ce soit un climat «maritime», l'influence océanique est réduite par
rapport aux types précédents, l’amplitude annuelle restant comprise entre 14°C
à Ajaccio et 17°C à Marseille. Ces valeurs sont comparables à celles des
climats semi-océaniques, malgré la latitude souvent plus basse. Les hivers sont
toutefois un peu plus doux que ceux de la façade ouest : la température moyenne
de janvier va de 7,1°C à Marseille à 9,5°C à Bastia, le nombre de jours de gel
annuel est de 1,3 à Nice et de 25,8 à Montpellier, à quelques km du littoral.
Selon les secteurs, exposés aux vents (basse vallée du Rhône) ou protégés (Côte
d’Azur), les hivers comportent des épisodes froids plus ou moins fréquents. Les
étés sont par définition chauds et secs ; la température moyenne de juillet va
de 22,2°C à Ajaccio à 24,1 à Marseille. Le minimum de pluie en été est accusé
avec en juillet, 13 mm à Marseille, 14 mm à Bastia, 20 mm à Montpellier.Dans
l’intérieur des terres, ces conditions s’altèrent quelque peu et souvent le
climat ne répond plus complètement au type méditerranéen défini par les
climatologues (on est plutôt en présence du Cfa de Köppen), les températures
sont un plus contrastées, avec des hivers plus froids : en janvier 4,3°C à
Saint-Auban et 5,6°C à Carpentras, avec un nombre de jours de gelée qui peut
être important (45,6 jours de gel/an au Luc encore proche de la mer et jusqu’à
58,5 à Saint Auban, davantage qu’à Macon qui ne connaît que 54 jours de gel/an)
et des étés plus chauds (température maximale moyenne de juillet de 30,9°C au
Luc), mais des minimales plus fraîches que sur le littoral et plus orageux.
Nous avons là des écarts entre l’hiver et l’été allant jusqu’à 18°c
(Carpentras), équivalents à ceux du domaine mi-océanique mi-continental d’abri.
Les orages d’été deviennent plus fréquents et le minimum pluviométrique estival
devient moins net avec, en juillet, 30 mm à Carpentras, 39 mm à Aubenas et 42
mm à Saint-Auban.Mais le caractère le plus marquant de cette zone climatique,
c’est l’ensoleillement qui est très élevé : en limite du climat méditerranéen,
en moyenne 2450 heures annuelles à Montélimar jusqu’à 2800 heures par an à
Marseille. Contrairement aux types précédents, les régions méditerranéennes
sont peu affectées par les perturbations océaniques, elles sont en bordure sud
de leur trajectoire qui est déviée par les reliefs du Massif Central et des
Alpes, de ce fait les nuages bas et les brouillards y sont rares (on les
appelle entrées maritimes lorsque ces ciels bas proviennent de la mer), leur
passage se traduit le plus souvent par des sautes de vents. Les vents dominants
sont le Mistral (surtout en Provence) et la Tramontane (surtout en Languedoc)
dont la puissance provient de l’effet de canalisation des massifs environnants
(Alpes, Pyrénées et Massif central). Généralement, ces vents assèchent l’air et
dégagent le ciel, leur intensité très variable selon les lieux, dépend beaucoup
de l’effet d’abri ou d’accélération dû aux massifs voisins.Autre trait
caractéristique, ce sont les précipitations qui sont moins régulières que sous
les autres climats de France, d’une saison à l’autre et d’une année à l’autre.
Les pluies, souvent dues à des dépressions peu mobiles se développant sur la
Méditerranée, sont plus rares que dans les types précédents mais, exacerbées
par les reliefs environnants, elles prennent facilement un caractère excessif
surtout en automne. Le nombre de jours de pluie est réduit, dans tout le bassin
méditerranéen, il pleut moins de 80 jours par an (jours où la quantité de pluie
est supérieure à 1 mm), à comparer avec 105 à 160 jours pour les autres climats
français pour des cumuls équivalents. Elles tombent de l’automne au printemps,
et l’été est sec avec quelques orages surtout dans l’intérieur des terres. De
la fin de l’été au début de l’hiver, des épisodes de précipitations très
intenses, parfois appelés épisodes cévenols ou épisodes méditerranéens, peuvent
survenir, causant des crues soudaines particulièrement dangereuses. Plus que
sous les autres types de climats français, des mois de précipitations peuvent
s’abattre en quelques jours causant alors des dégâts importants.
Les massifs montagneux
Les massifs montagneux français sont soumis à un
climat montagnard, qui peut être très différent selon le massif, l’altitude et
l’exposition. Avec l’altitude, la température diminue et pour les versants
exposés aux vents pluvieux, les précipitations augmentent. Dans les petits
massifs et les contreforts externes des grands massifs, le climat montagnard
correspond au climat de la plaine voisine modifié par l’altitude. Les hivers
deviennent nettement plus froids qu'en plaine, la température moyenne de
janvier reste toutefois positive en moyenne montagne : 0,6°C à
Bourg-Saint-Maurice (865 m) ou à Mende (1019 m), cette température hivernale devient
toutefois nettement négative dans les vallées encaissées comme à Chamonix (1042
m) avec –2,3°C ou bien lorsque l'altitude augmente comme au Mont Aigoual (1567
m) avec -1,4°C. Là où la température moyenne hivernale est inférieure à 0 °C,
la neige tombe régulièrement et tient longtemps en hiver. Les étés sont frais,
Chamonix enregistre une moyenne de juillet de 16°C et le mont Aigoual
13,1°C.Les records de basse température sont généralement enregistrés dans les
zones déprimées d’altitude où l’air froid a tendance à stagner, parfois sur
plusieurs jours lors des épisodes anticycloniques d’hiver. D’autres facteurs
interviennent comme l’altitude proprement dite, ou la continentalité (zones
abritées des flux plus doux apportés par le vent). C’est dans cette configuration
qu’a été enregistrée le «record officiel» de froid français, d’environ -37 °C
dans le Massif du Jura à Mouthe à 1 000 m d’altitude seulement. Mais la haute
montagne n’est pas entièrement couverte par le réseau de stations de
Météo-France, notamment les régions d’altitude peu accessibles.Outre la baisse
des températures en altitude, la montagne présente bien des particularités:La
diminution de la température avec l’altitude n’est pas uniforme selon la
saison, elle est plus marquée au printemps et en été qu’en automne et en hiver
ce qui fait que l’amplitude annuelle tend à être plus faible en altitude que
dans les plaines environnantes.Le rythme de l’ensoleillement est différent, en
hiver par temps anticyclonique, les massifs surplombent généralement la couche
d’inversion, ils sont alors ensoleillés et relativement doux tandis que la
plaine reste dans le froid et la grisaille. En été, les cumulus sont plus
nombreux près des sommets, les massifs connaissent un temps nuageux avec des
orages en fin d’après-midi alors que le temps reste bien ensoleillé en plaine.
La montagne tend à être plus ensoleillée que la plaine en hiver, en été c’est
l’inverse.C’est en montagne que la notion de topoclimat prend toute son
importance : la différence d’exposition au soleil entre un adret et un ubac
crée des variations d’ensoleillement de température importantes sur quelques
centaines de mètres. Le vent peut être fortement accéléré lorsque sa direction
est parallèle à une vallée, alors qu’une crête perpendiculaire au vent protège
complètement la zone sous le vent. Sur quelques kilomètres, à altitude égale,
le climat peut donc varier sensiblement selon l’exposition et aussi selon
l’orientation des massifs ou des vallées par rapport aux vents dominants.Un des
effets principaux des montagnes est de séparer les zones climatiques : plus
elles sont hautes et plus la masse d’air est arrêtée ou modifiée par leur
franchissement ou leur contournement. Les obstacles aux masses d’air océaniques
que sont le Massif central, les Alpes et les Pyrénées expliquent en partie
pourquoi les régions méditerranéennes et les vallées abritées connaissent un
climat si différent du reste de la France.L’ensoleillement des régions
montagneuses est difficile à évaluer en raison du manque de stations et de la
multitude de topoclimats.
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