DROM-TOM-COM


L’immense conquête des territoires était conditionnée par l’expansion économique, politique et puissance militaire de la France. A la suite des conquêtes la France étend sa domination. Elle dépasse le cadre européen pour s’étirer aux quatre coins du monde. Au-delà du périmètre de l’Hexagone, ses limites vont se mêler aux remous des océans Indien, Atlantique et Pacifique jusqu’aux banquises du continent Antarctique pour se prolonger dans la grande forêt amazonienne.
Dans certaines phases de la politique coloniale la France répend les éléments de sa civilisation. Le français, tout en se maintenant en Haïti et à l’île Maurice, gagne du terrain au Canada, en Afrique du Nord et en Afrique Noire, en Syrie, au Liban et même en Extrême-Orient, grâce aux écoles ouvertes par les missionnaires catholiques. Les idées libérales, la démocratie, les institutions représentatives triomphent en Amérique du Nord et dans les dominions et séduisent certaines élites dans les pays économiquement attardés, en Amérique latine, en Inde et même en Chine. Ainsi la France exporte ses idéaux et ses modèles institutionnels et culturels.
On se dégage les grandes lignes de l’étude de la politique coloniale de la France:
1533-1830 trois siècles d’expérience coloniale ou trois siècles de mercantilisme outre-mer
1830-1930 un siècle d’impérialisme et de révolution coloniale
1930-1960 trois décennies d’oppositions aboutissant à une désagrégation précipitée de l’Empire
Maîtresse de nombreuses îles et de comptoirs éparpillés entre l’Inde, l’Amérique et l’Océanie, la France détient deux blocs compacts.
L’un en Afrique, comprenant les pays du Maghreb - Algérie, pacifiée après 1830, Tunisie et Maroc, transformés en protectorats à la suite d’interventions militaires menées respectivement en 1881 et 1911-1919 et les immenses territoires, moins difficilement occupés, de l’Afrique Occidentale et de l’Afrique Equatoriale françaises (A.O.F. et A.E.F.).
L’autre en Extrême-Orient où l’Union indochinoise, constituée en 1887, regroupe le Cambodge et la Cochinchine, occupés sous le Second Empire, le Tonkin, difficilement conquis à l’époque de Jules Ferry, ainsi que le Laos et l’Annam pénétrés sans grande résistance.
En 1946, est crée une “Union française” qui transforme les vieilles colonies en “Département d’Outre-Mer”, la plupart des autres en “Territoires d’Outre-Mer”, dotés d’une certaine autonomie, mais faisant toujours partie de la République française.
En 1958, est créée la “Communauté”, en même temps que la France est dotée d’une nouvelle constitution. Les Territoires d’Outre­-Mer adhèrent à cette institution qui prévoit pour chacun la liberté de devenir “département”, ou de rester “territoire” ou de devenir “Etat membre de la Communauté”.
Tous sont devenus indépendants dès la fin de 1960 (Algérie, en 1962). Mais ils ont signé avec la France des accords de coopération technique, culturelle et économique, et ils sont “associés” à la Communauté Economique Européenne (Marché Commun).
Ainsi, Martinique, Guadeloupe, Guyane et la Réunion constituent les quatre départements français d’outre-mer (DOM). À ce titre, ils bénéficient de la même égalité de droits et de la même identité législative que chaque département de l’Hexagone, avec en plus des possibilités d’adaptation tenant compte de leurs situations spécifiques. S’y ajoutent 4 territoires d’outre-mer (TOM): Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, les Terres australes et antarctiques françaises; et les collectivités territoriales à statut particulier: Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon.
Océan Indien
La Réunion
L’île de la Réunion, fait partie de l’archipel des Mascareignes. Forêt tropicale et massifs volcaniques en font une île haute en couleurs. En 1638, le navire "Saint-Alexis" en route vers les Indes prend possession de cette île déserte au nom du roi Louis XIII. La Réunion devient département français en 1946. D’une superficie de 2 512 km2, la Réunion compte 706 300 habitants qui témoignent d’un remarquable brassage de populations: africaine, asiatique, malgache et européenne.

L’économie de la Réunion s’appuie principalement sur trois secteurs: l’agriculture (canne à sucre, rhum, essences végétales), la pêche (4e produit d’exportation après les productions agricoles) et le tourisme.
La Réunion se distingue également en matière de recherche scientifique avec l’implantation, notamment, du laboratoire volcanologique du piton de la Fournaise et le centre météorologique de Saint-Denis, responsable du suivi cyclonique pour l’ensemble de l’océan Indien.
Mayotte
Mayotte, est la plus méridionale des quatre îles de l’archipel des Comores. Deux îles principales et une trentaine d’îlots forment Mayotte. Connue sous le surnom "d’île aux parfums", Mayotte est également réputée pour son lagon, l’un des plus beaux du monde (1 100 km2).
En 1841, le sultan de Mayotte cède l’île à la France, qui fait partie dès lors de son empire colonial. En 1946, l’archipel des Comores devient territoire d’outre-mer. Trois des îles de l’archipel optent, à la suite du référendum de 1974, pour l’indépendance, alors que Mayotte choisit de rester française. Cet attachement de la population mahoraise à la République n’a fait que se renforcer. Depuis 1998, Mayotte est engagée dans un processus d’évolution statutaire, qui prévoit, à terme, sa départementalisation.

L’économie de Mayotte repose principalement sur son agriculture. Les exportations agricoles mahoraises se concentrent sur trois produits: l’ylang-ylang (utilisé dans l’industrie du parfum pour plus des trois quarts de l’exportation), la vanille et la cannelle.
Loin des circuits balisés, l’île s’offre encore aux visiteurs dans toute l’authenticité de sa nature et de sa culture.
Océan Atlantique
Martinique
La Martinique est le plus petit des départements d’outre-mer. Elle est située au cœur de l’arc antillais dans la mer des Caraïbes. Son relief, d’origine volcanique, offre un paysage varié, dominé par le volcan de la montagne Pelée (1 397 m) qui a marqué l’histoire de l’île avec l’éruption de 1902.
La composition  de la population témoigne   d’une histoire faite de métissages: Noirs d’Afrique, descendants des immigrés indiens, Syriens, Chinois. La population européenne est composée de Békés - descendants des premiers colons - et de Métropolitains.

À l’origine, l’île est peuplée d’Indiens arawaks. L’île devient colonie du royaume de France en 1674. L’esclavage est aboli par décret du 27 avril 1848 sur proposition de Victor Schoelcher. La Martinique est un département d’outre-mer depuis 1946.
L’agriculture  est la principale source de recettes à l’exportation de l’île. La banane en est la première production agricole et la principale ressource économique. Le tourisme connaît un développement très important.
Guadeloupe
Cet archipel,   d’une superficie totale de 1 704 km2, est constitué de six îles: la Guadeloupe continentale avec Basse-Terre, dominée par le volcan de la Soufrière (1484 mètres) et Grande- Terre, la Désirade, les Saintes, Marie-Galante et plus au nord Saint- Barthélemy et la partie française de Saint-Martin. Située sur l’arc antillo-caribéen, la Guadeloupe continentale, avec 1 438 km2, est la plus grande île des Antilles françaises.

À l’origine, l’île est peuplée d’Indiens arawaks. En 1674, l’île devient colonie du royaume de France. Au cours du siècle suivant, se développe une économie basée sur le sucre et l’esclavage, aboli par décret du 27 avril 1848 sur proposition de Victor Schoelcher. La Guadeloupe est un département d’outre-mer depuis 1946.
L’économie de la Guadeloupe s’appuie sur l’agriculture (la banane en demeure l’un des piliers), le tourisme et les services.
Principale activité économique du département, le tourisme est pratiquement la seule ressource des îles de Saint-Martin et de Saint- Barthélemy.
Guyane
Au nord-est de l’Amérique du Sud, entre le Surinam et le Brésil, la Guyane s’étend sur 90 000 km2. La forêt équatoriale couvre les 9/10e du territoire. C’est le plus vaste et le plus forestier des départements français. Dans le cadre du Sommet de la Terre à Rio en juin 1992, la France a proposé d’en faire un pôle d’excellence en matière de protection de la forêt tropicale et d’éco-développement.

Les premiers habitants de la Guyane furent les Indiens tupi guarani. En 1852, Napoléon III décide le transfert du bagne en Guyane. Le gouvernement français met fin, en 1938, à la relégation des bagnards. La Guyane est un département français depuis la loi du 19 mars 946.
Entrée depuis longtemps dans l’ère de la technologie spatiale, la création, en 1964, du Centre spatial guyanais, a largement contribué à dynamiser l’activité de ce département. La base de Kourou occupe une place importante dans l’économie.
Terre de démesure, d’aventure et d’initiation par excellence, le tourisme vert constitue pour la Guyane un axe fort de développement.
Saint-Pierre-et-Miquelon
L’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon est situé dans l’Atlantique nord-ouest, à 25 km des côtes, en face du Canada. Composé de deux îles, cet archipel a pour une superficie totale de 242 km2.

En 1535, il passe sous souveraineté française, quand Jacques Cartier en prend possession. Des Français venus de Bretagne, de Normandie et du Pays basque, pêcheurs pour la plupart, fondent Saint-Pierre. Les îles sont définitivement françaises en 1816. Saint- Pierre-et-Miquelon est devenu une collectivité territoriale en 1985.
La pêche est la principale ressource de l’archipel. Ces derniers temps, des explorations pétrolifères préliminaires dans les eaux de l’archipel ont été engagées. Ce programme de forage annonce peut- être une nouvelle vocation pour Saint-Pierre-et-Miquelon.
La proximité du Canada est un atout important pour le tourisme local qui bénéficie de l’image de "terre    française d’Amérique du Nord" de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Océan Pacifique
Nouvelle-Calédonie
Située dans l’ensemble mélanésien, la Nouvelle-Calédonie s’étend sur 18 575 km2. L’archipel comprend la Grande Terre, deux fois grande comme la Corse, les quatre îles Loyauté, l’archipel  des Belep, l’île des Pins et quelques lointains îlots.
Les Mélanésiens sont les habitants d’origine de la Nouvelle- Calédonie. James Cook est le premier Européen à découvrir cette terre, en 1774. C’est en 1853 qu’elle devient possession française.

Les années 80 sont marquées par la montée du mouvement indépendantiste kanak. Les accords signés en 1988 ont permis d’apaiser le climat d’instabilité politique et d’engager le rééquilibrage économique. Depuis 1998, la Nouvelle-Calédonie s’est engagée dans un processus original d’évolution institutionnelle. À partir de 2014, les électeurs résidant depuis au moins 20 ans sur l’archipel seront consultés sur son accession à la pleine souveraineté.
La Nouvelle-Calédonie dispose de richesses naturelles importantes. Troisième producteur mondial de nickel, ses sols recèlent également d’autres minerais: chrome, cobalt, fer, cuivre, plomb, zinc et jaspe.
L’agriculture, concentrée principalement autour de l’élevage de bovins et des cultures du café et du coprah, occupe 28 % de la population. Les produits de la pêche, constitués à 80 % de thon sont exportés vers le Japon. Depuis 1996, la filière de la crevette tropicale s’est imposée comme la seconde activité exportatrice du territoire.
Le tourisme tient une place privilégiée en Nouvelle-Calédonie, ses atouts naturels lui ont valu le surnom d’île “la plus proche du Paradis”.
Polynésie française
Couvrant une superficie émergée de 4 200 km2, la Polynésie française se compose de 118 îles d’origine volcanique ou corallienne, regroupées en cinq archipels (Société, Marquises, Australes et Tuamotu/Gambier), dispersées sur 2 500 000 km2.



Sa population est représentée par plus de 82,8 % de Polynésiens, 11,9 % d’Européens et de 4,7 % d’Asiatiques. Les premiers visiteurs européens arrivent au XVIe siècle. L’histoire de la conquête du Pacifique est marquée par une lutte d’influence entre l’Angleterre et la France, jusqu’à ce que la reine polynésienne Pomaré IV demande le protectorat de la France. Un an plus tard, l’ensemble des archipels était rattaché à la République française. En 1946, la Polynésie française devient territoire d’outre-mer, et jouit d’un statut d’autonomie depuis 1996.
La pêche et l’exploitation du coprah sont les deux activités traditionnelles. Le tissu économique est complété par le commerce, l’artisanat, l’industrie et plus récemment par le tourisme, avoisinant 20 % du PIB, et la perliculture (culture de perles noires), devenue la première exportation en valeur du territoire.
À la suite de la suspension des essais nucléaires français au Centre d’expérimentation du Pacifique en avril 1992, l’État s’est engagé à soutenir la mutation économique et sociale de la Polynésie française pour une période de 10 ans.
Wallis-et-Futuna

Cet archipel, formé de trois îles volcaniques (Wallis, Futuna et Alofi), fait partie de l’Océanie polynésienne. L’île de Wallis porte le nom du premier marin qui découvrit en 1767 ces 96 km2. Futuna (64 km2) et l’îlot voisin d’Alofi (51 km2), furent découverte en 1616 par des navigateurs hollandais. Ce n’est qu’au XIXe siècle que s’ancre la présence européenne avec l’implantation de missions catholiques et la conclusion des premiers traités du protectorat entre la France et les trois royaumes. En 1959, le statut de territoire d’outre-mer est approuvé par une large majorité de la population (94,37 %) via un référendum.
L’économie de ce territoire restée très traditionnelle, est encore peu monétarisée. La majeure partie des productions est autoconsommée et les échanges demeurent limités. Les principales activités sont l’agriculture, l’élevage porcin, la pêche et l’artisanat. Le tourisme reste encore peu développé.
Les terres australes et antarctiques françaises (TAAF)
       Les navigateurs Crozet et Kerguelen découvrent ces terres en 1772. Devenues territoire en 1955, les terres australes et antarctiques françaises (TAAF) sont constituées de l’île Saint-Paul (7 km2), l’île Amsterdam (54 km2), les îles Crozet (115 km2), les îles Kerguelen (7 215 km2), et la terre Adélie (432 000 km2). Elles sont situées dans la zone sud de l’océan Indien et sur le continent Antarctique.     
       Dans ce territoire, isolé et inhospitalier, la population est constituée par les membres de missions scientifiques et techniques installées sur les différentes bases.
       Différents programmes scientifiques sont réalisés, sous la conduite de l’Institut français pour la recherche et la technologie polaire, à partir de bases installées sur les îles Kerguelen et en terre Adélie. Ces études, d’intérêt planétaire, portent, notamment sur l’atmosphère, la météorologie, la pollution, l’environnement, l’intérieur et la surface du globe, la biologie, l’océanographie... Elles font l’objet de nombreuses actions de coopération scientifique internationale.
L’économie est fondée sur la pêche (algues, krill, saumon). Avec les terres australes, la France a enrichi son domaine maritime de 1 750 000 km.

DOM-TOM pour les nuls



 

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