Les relations entre la France et l'Ukraine
Les relations entre la
France et l'Ukraine sont des relations internationales s'exerçant entre
deux États d'Europe, la République française et la République d'Ukraine. Elles
sont structurées par deux ambassades, l'ambassade de France en Ukraine et l'ambassade
d'Ukraine en France.
Historique
On peut dater les premiers
signes d'une réelle communication entre les deux États au milieu du XIe
siècle, et plus précisément en 1048, lorsqu'une délégation diplomatique française fut envoyée
à Kiev
afin d'obtenir la main d'Anne de Kiev, fille de Iaroslav le
Sage, pour un futur mariage avec Henri Ier,
alors Roi de France et petit-fils d'Hugues Capet.
Cette union, célébrée le 19 mai 1051, donna naissance à quatre enfants dont Philippe Ier,
futur roi.
Par la suite, peu de relations ont été observées entre les deux régions. On peut toutefois noter la venue du chef militaire Bohdan Khmelnytsky à Fontainebleau en avril 1645 et sa rencontre avec le Comte De Brégy alors ambassadeur en Pologne, à Varsovie, afin de discuter de la possibilité de l'enrôlement de soldats cosaques dans l'armée française[2]. Ainsi, ce serait plus de 2 000 Cosaques d'Ukraine qui auraient pris part au Siège de Dunkerque, en 1646, avec l'armée du Grand Condé.
Par la suite, peu de relations ont été observées entre les deux régions. On peut toutefois noter la venue du chef militaire Bohdan Khmelnytsky à Fontainebleau en avril 1645 et sa rencontre avec le Comte De Brégy alors ambassadeur en Pologne, à Varsovie, afin de discuter de la possibilité de l'enrôlement de soldats cosaques dans l'armée française[2]. Ainsi, ce serait plus de 2 000 Cosaques d'Ukraine qui auraient pris part au Siège de Dunkerque, en 1646, avec l'armée du Grand Condé.
Le territoire Ukrainien est
ensuite (du XVIIIe siècle
à 1917 puis de 1920 à 1991) sous domination autrichienne et russe, empêchant
tout contact direct avec les autres États. On peut cependant retenir le
débarquement de troupes françaises dans le port d'Odessa
en décembre 1918
dans le but de soutenir les Armées blanches dans leur résistance contre les
bolchéviques.
Les relations ne reprirent réellement qu'à partir de décembre 1991, avec notamment la signature d'un traité d'entente et de coopération en juin 1992, un an après l'indépendance du pays.
Les relations ne reprirent réellement qu'à partir de décembre 1991, avec notamment la signature d'un traité d'entente et de coopération en juin 1992, un an après l'indépendance du pays.
Politique
L'ouverture de l'ambassade de France en Ukraine
(à l'emplacement de l'ancien Consulat général de France à Kiev) en 1992 ainsi
que celle de l'ambassade d'Ukraine en France (Paris)
marquent véritablement le départ des relations bilatérales entre les deux pays.
Roland Dumas,
alors ministre des affaires étrangères signe l'acte d'indépendance de l'Ukraine
et se rend dans la jeune république en janvier 1992, tandis que Leonid
Kravtchouk, premier président de l'Ukraine, se déplace en France la
même année. Toutefois, on remarquera que François Mitterrand, alors président de la
République française, n'a effectué aucune visite officielle dans le pays, au
contraire de son homologue ukrainien.
D'autres rencontres ont également eu lieu, qu'il s'agisse de visites officielles ou de travail et ce, parfois dans le cadre de différentes conférences internationales. On peut ainsi noter le déplacement de Jacques Chirac du 2 au 4 septembre 1998 ainsi que celui de Viktor Ianoukovytch en octobre 2010, tous deux présidents de leur pays respectif.
En France, Les événements liés à la révolution orange, qui se sont déroulés en Ukraine de novembre 2004 à janvier 2005 ont été suivis de près, et ont entraîné la recrudescence des relations entre les deux pays. En effet, bien que la France ait émis certaines réserves concernant la dénonciation du déroulement de l'élection présidentielle ukrainienne de 2004, le président Jacques Chirac aurait toutefois admis, le 26 novembre 2004 (soit cinq jours après le second tour), l'existence de fraudes ou, du moins, d'un manque de transparence. Michel Barnier, alors ministre français des affaires étrangères, a également été le premier homme politique de son niveau à effectuer une visite en Ukraine (le 5 février 2004), successive à la révolution orange, rencontrant le nouveau président ukrainien (Viktor Iouchtchenko), la première ministre (Ioulia Tymochenko), ainsi que le ministre ukrainien des affaires étrangères (Borys Tarassiouk).
D'autres rencontres ont également eu lieu, qu'il s'agisse de visites officielles ou de travail et ce, parfois dans le cadre de différentes conférences internationales. On peut ainsi noter le déplacement de Jacques Chirac du 2 au 4 septembre 1998 ainsi que celui de Viktor Ianoukovytch en octobre 2010, tous deux présidents de leur pays respectif.
En France, Les événements liés à la révolution orange, qui se sont déroulés en Ukraine de novembre 2004 à janvier 2005 ont été suivis de près, et ont entraîné la recrudescence des relations entre les deux pays. En effet, bien que la France ait émis certaines réserves concernant la dénonciation du déroulement de l'élection présidentielle ukrainienne de 2004, le président Jacques Chirac aurait toutefois admis, le 26 novembre 2004 (soit cinq jours après le second tour), l'existence de fraudes ou, du moins, d'un manque de transparence. Michel Barnier, alors ministre français des affaires étrangères, a également été le premier homme politique de son niveau à effectuer une visite en Ukraine (le 5 février 2004), successive à la révolution orange, rencontrant le nouveau président ukrainien (Viktor Iouchtchenko), la première ministre (Ioulia Tymochenko), ainsi que le ministre ukrainien des affaires étrangères (Borys Tarassiouk).
De plus, ces dernières
années, la France semble s'est montrée très avenante, en ce qui concerne une
hypothétique adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne, en témoigne le sommet
Ukraine-Union Européenne de 2008, qui s'est tenu à Paris. Par ailleurs, c'est
cette position de la France, de plus en plus ukrainophile, qui aurait motivé la
venue de Ioulia Tymochenko dans le pays, pour sa première visite officielle, du
12 au 14 juin 2005.
Visites
Les contacts ministériels ont été
limités entre 2011 et 2013. Le ministre des Affaires étrangères, Leonid Kojara,
s’est rendu à Paris le 5 juin 2013. Le Président de la République s’est
entretenu avec le président Ianoukovitch en marge du sommet de Vilnius, le 29
novembre 2013.
Le président Porochenko a
participé aux cérémonies du 70ème anniversaire du Débarquement en Normandie le
6 juin 2014. Il a eu un nouvel entretien avec le Président de la République en
marge du sommet de l’OTAN à Newport (Pays de Galles) le 4 septembre 2014 puis
le 11 janvier 2015 en marge de sa participation à la Marche républicaine
organisée à Paris après les attentats terroristes des 7-9 janvier ; dans
le cadre des efforts de règlement de la crise russo-ukrainienne, le Président
de la République et son homologue ukrainien ont eu de multiples entretiens
téléphoniques (dernier le 2 mars 2015). La dernière rencontre au niveau des
chefs d’Etats a eu lieu lors de la réunion en format Normandie qui a eu lieu à
Minsk le 12 février 2015. Le président Porochenko doit se rendre en visite
officielle à Paris accompagné de plusieurs ministres ukrainiens le 22 avril
2015.
Le Ministre s’est rendu à Kiev le
21 février 2014 et le 7 juin 2014 (cérémonie d’investiture du Président
Porochenko).
A la suite de la nomination du
premier gouvernement de M. Iatseniouk, le ministre des Affaires
étrangères, M. Andrii Dechtchytsia, s’est rendu à Paris le 5 mars, le
ministre de la Culture, M. Yevhen Nichtchouk, le 4 avril, le ministre du
Cabinet des ministres M. Semerak le 22 avril 2014. Le ministre de
l’économie, M. Abromavicius est venu en France les 25 et 26 mars 2015.
M. Klimkine, ministre des Affaires étrangères au sein du second
gouvernement Iatseniouk s’est rendu à Paris le 8 avril 2015. Le ministre
ukrainien de l’Agriculture est venu à Paris les 22 et 23 juin 2015. Le
secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur s’est rendu à Kiev le 7
juillet 2015.
Relations économiques
En 2014,
le volume des échanges (1,3 Md€) a fléchi de - 18% par rapport à 2013,
inflexion due principalement à la chute de la production industrielle
ukrainienne (acier, produits chimiques) et à la dévaluation de la grivna qui
pèse sur les importations. Les exportations ont baissé de 25,4% en 2014 (242,6
M€ contre 325,1 M€ en 2013) et les importations de 11% (532M€ contre 633M€).
L’Ukraine demeure un partenaire modeste pour la France en 2013 : 54ème
client et 67ème fournisseur.
La part française
de marché de 2,3% en 2014 place la France au 4ème rang des fournisseurs
européens de l’Ukraine : les statistiques ukrainiennes pour les 11
premiers mois 2014 placent la France derrière l’Allemagne (9,5%), la Pologne
(5,5%) et l’Italie (2,7%). La France consolide ses positions dans les segments
des pesticides et des préparations pharmaceutiques.
Commerce
En 2011, la France était le
septième investisseur étranger en Ukraine, avec plus de 2 000 Milliards de
dollars investis et l'implantation de plus de 300 entreprises françaises dans
le pays. Les exportations françaises en Ukraine sont évaluées, en 2012, à 1,058
Milliards d'euros. La même année, les exportations ukrainiennes vers l'Hexagone
s'élevaient à 539 millions d'euros. L'année 1994 voit la création de
la Chambre de commerce et d'industrie franco-ukrainienne (CCIFU) sous le nom
d'Association de la communauté française d'affaires en Ukraine et qui, en
outre, assure la représentation et la défense des entreprises françaises en Ukraine,
et tente de développer les échanges commerciaux entre les deux pays.
Francophonie, éducation et culture
Même s'il est peu implanté,
le réseau francophone d'Ukraine possède quelques
structures importantes. En effet, à l'Institut français d'Ukraine et l'École
française de Kiev s'ajoutent différents centres de documentation et de
formation ainsi que de nombreuses alliances françaises.
En collaboration avec le
ministère ukrainien des arts et de la culture, l'ambassade de France organise
de nombreux événements visant à promouvoir les créations artistiques françaises.
En bref, on peut citer le Printemps français qui propose des
expositions, interventions, ainsi que la projection de films français, et qui a
fêté ses dix ans en 2013.
En outre, différentes écoles et universités françaises proposent des programmes de bourses aux étudiants ukrainiens, pour que ceux-ci aient la possibilité de poursuivre leurs études en France. Le Campus France Ukraine participe ainsi régulièrement à différents salons ayant pour thème l'éducation, afin de faciliter la venue de jeunes ukrainiens dans l'hexagone.
La Fédération Échanges France Ukraine, qui comporte une quinzaine d'associations, est fondée en 1992 avec pour but l'accompagnement de jeunes ukrainiens défavorisés (avec la possibilité d'en faire venir certains en France durant un court séjour), ainsi que l'offre de formations complémentaires (notamment dans le domaine de l'agriculture et de l'agroalimentaire) et de séjours linguistiques au sein de l'Hexagone.
En outre, différentes écoles et universités françaises proposent des programmes de bourses aux étudiants ukrainiens, pour que ceux-ci aient la possibilité de poursuivre leurs études en France. Le Campus France Ukraine participe ainsi régulièrement à différents salons ayant pour thème l'éducation, afin de faciliter la venue de jeunes ukrainiens dans l'hexagone.
La Fédération Échanges France Ukraine, qui comporte une quinzaine d'associations, est fondée en 1992 avec pour but l'accompagnement de jeunes ukrainiens défavorisés (avec la possibilité d'en faire venir certains en France durant un court séjour), ainsi que l'offre de formations complémentaires (notamment dans le domaine de l'agriculture et de l'agroalimentaire) et de séjours linguistiques au sein de l'Hexagone.
Coopération culturelle, scientifique et technique
La coopération
de la France avec l’Ukraine est centrée sur deux priorités :
- La mobilité des étudiants : nous renforçons notre attractivité auprès de la jeunesse en favorisant la mobilité des étudiants et des jeunes chercheurs vers la France.
- L’ouverture des jeunes à la culture et à la langue française : l’Institut français d’Ukraine (IFU) développe l’action culturelle et artistique avec le « Printemps français » et diverses manifestations centrées, par exemple, sur le cinéma ou la musique en privilégiant les formats contemporains. L’IFU développe son activité générale et accroît notamment son offre de cours de français destinée, en priorité, au jeune public. Le nombre d’élèves a ainsi doublé à l’IFU depuis six ans.
Les 10
Alliances françaises (AF) sont, dans les grandes villes d’Ukraine, un relais
dynamique des actions de coopération de l’ambassade en province. Elles
accueillent plus de 3000 élèves.
Le lycée
français Anne de Kiev, conventionné avec l’AEFE, poursuit son développement et
scolarise 397 élèves à la rentrée 2015. La transformation du collège en lycée
exige un regroupement des quatre implantations de l’établissement.
Coopération
décentralisée
Une
quarantaine de jumelages existent entre collectivités territoriales des deux
pays. La coopération entre Marseille et Odessa se développe dans le contexte de
Marseille capitale européenne de la culture et des 20 ans de l’AF d’Odessa.
La France
est très présente sur les projets de jumelage financés par l’UE dans de
nombreux domaines (transport multimodal, appui au développement des services
sociaux, police, espace, sécurité routière, administration, gestion de l’eau,
gestion de la dette).
Des
crédits de sortie de crise ont été débloqués et affectés en 2014 à l’aide
médicale et au soutien aux personnes déplacées. Les crédits 2015 sont
principalement affectés à l’appui à la décentralisation et à la réforme
administrative, ainsi qu’aux réformes dans le secteur économique.
Le souvenir de Holodomor en France
Plaque de
commémoration de l'Holodomor à l'Église St-Anathase de Villeurbanne.
La communauté ukrainienne
française travaille pour la reconnaissance de la grande famine de 1933, dite Holodomor.
Elle a organisé de nombreuses cérémonies civiles, notamment à l'Arc de
Triomphe. Elle appuie ces commémorations par le témoignage de personnes ayant
vécu ces événements. Mais la population française comprend mal l'association de
Simon
Petlioura à ces commémorations. Ce dernier, héros national
ukrainien, est aussi associé, à tort ou à raison, à divers pogroms anti-juifs.
Aussi la communauté ukrainienne, au lieu d'organiser les commémorations dans un
espace civil, s'est mise à préférer l'espace religieux, tels la cathédrale de
Paris, ou le sanctuaire marial de Lourdes. L'espace religieux est d'autant plus
apprécié que Simon Petloura a été assassiné en France en 1926, mourant à
l’hôpital de la charité, ses partisans priant pour lui dans la chapelle de
l'hôpital, chapelle devenant ensuite le siège et la cathédrale de l'église
gréco-catholique ukrainiene, église pouvant ainsi revendiquer un martyr sur son
sol. L'assassin de Petloura fut acquitté par la justice française, ce qui mit
le comble à l'incompréhension des ukrainiens, et appuya leur choix de lieux
religieux comme espace de commémoration. L'importance des témoins dans les
commémorations appuie également le cadre religieux : il n'existe aucune
reconnaissance formelle du drame, les autorités soviétiques de l'époque ayant
voulu cacher l'événement. Dans le rapport aux témoignages et aux événements,
l'église gréco-catholique permet de vivre la commémoration plus
intensément : pour les catholiques la mort n'est qu'une transition, et il
est même possible de parler aux morts, donc aux victimes de la tragédie,
pendant la cérémonie, chose évidemment impossible dans un contexte laïc français.
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